Les différents lieux de vie des chauves-souris

Les chauves-souris ont besoin de nombreux habitats différents pour accomplir leur cycle de vie. Par exemple les Oreillards roux auront besoin d’une grotte aux conditions microclimatiques stables en hiver, d’un grenier surchauffé en été, d’un site de swarming pérenne et accessible ainsi que de terrains de chasse riches en insectes pouvant être reliés en empruntant des corridors de vols sombres et structurés. Chaque espèce ayant des besoins légèrement différents, il est important de bien connaître et prendre en compte leur écologie afin de permettre à chacune d’entre elles de se déplacer en maintenant ou en recréant des structures paysagères et des corridors de vol sombres à l’abri des éclairages artificiels. De plus, les terrains de chasse doivent être riches en insectes, ce qui devient malheureusement de plus en plus rare aujourd’hui (apprenez pourquoi sur notre page Protection).

Gîtes

On distingue plusieurs types de gîtes utilisés par les chauves-souris : les gîtes estivaux (p.ex. gîtes de parturition), les gîtes d’hibernation, utilisés en hiver, les gîtes intermédiaires, utilisés à l’entre-saison ou durant les pauses nocturnes, et finalement les sites d’essaimage, qui représentent les sites utilisés à la fin de l’été et en automne lors de la reproduction.
Gîtes - © Christophe Jaberg, OFEV
Gîtes - © Christophe Jaberg, OFEV

Colonie

De manière générale, les colonies de chauves-souris sont composées de femelles avec leurs jeunes. Certaines espèces peuvent également former des colonies de mâles (p. ex. la Sérotine bicolore). Les femelles se rassemblent au printemps dans un gîte où elles mettront bas et élèveront leur petit. Certaines espèces sont très fidèles et reviennent année après année dans le même gîte, d’autres déménagent plusieurs fois dans la saison, emportant leur jeune avec elles. Se regrouper apporte de nets avantages notamment en termes de thermorégulation. En effet, les chauves-souris peuvent bénéficier de la chaleur de leurs congénères lorsque les températures extérieures sont basses. Ci-dessous, vous pouvez admirer une colonie de Grand murin (Myotis myotis) filmée à Autafond.

Corridors de vol

Pour passer du gîte aux terrains de chasse, qui peuvent être distants de plusieurs kilomètres, voire dizaines de kilomètres selon les espèces, les chauves-souris empruntent des corridors de vol. Ces corridors doivent présenter des structures linéaires permettant à la chauve-souris de se déplacer (une haie ou une allée d’arbres par exemple) et ils doivent être aussi sombres que possible, de nombreuses espèces étant lucifuges.
Corridor de vol - © Christophe Jaberg, OFEV

Terrains de chasse

C’est l’offre alimentaire qui détermine le terrain de chasse d’une chauve-souris. De manière générale, un environnement naturel peu soumis aux contraintes anthropiques leur permettra de mieux s’alimenter qu’un milieu exploité intensivement. Ainsi, l’utilisation de pesticides nuit fortement aux chauves-souris en réduisant drastiquement la quantité de proies disponibles.
Une distinction doit tout de même être faite entre les espèces généralistes peu exigeantes, comme la Pipistrelle commune qui s’accommodera d’un milieu urbain, des espèces spécialistes et lucifuges, comme les Oreillards, champions de la traque aux papillons de nuit et très affectés par la pollution lumineuse.